
En ces jours où l’on fait sauter avec fracas les bouchons de champagne, il était tout indiqué d’évoquer la figure de Pierre-Jean Le Corvaisier !
Celui-ci voit le jour à Vitré, le 22 août 1719. Il appartient à une famille considérée en Bretagne depuis la création du Parlement de cette province. Sa mère était en outre liée à des familles de la plus haute qualité du royaume. Lorsqu’elle mourut, alors qu’il était enfant, ses oncles maternels, deux ecclésiastiques, le firent venir à Laval pour diriger ses études. Ensuite, il quitta le collège de cette ville pour celui des jésuites de Rennes dont le prestige était grand.
Le Père du Baudory, célèbre alors, y professait la Rhétorique avant d’aller remplacer le père Porée à Louis-le-Grand. C’est sous ce maître que le jeune homme fit ses premières armes littéraires. La Compagnie aurait souhaité s’agréger un élève aussi valeureux que lui (il remporte de nombreux prix) et les supérieurs le convainquirent assez aisément, semble-t-il, de poursuivre ses études à Paris en leur noviciat, bien que, de son propre aveu, il ne s’appuyât pas sur une vocation réfléchie pour un état dont il connaissait en fait trop peu les obligations. Au bout d’un certain temps, sans doute à la suite de lettres dans lesquelles il fait part d’un certain désarroi, deux parents firent en sorte qu’il puisse renoncer à une carrière qu’il n’avait pas vraiment choisie. Il passa d’abord au Séminaire de Bourges qui dépendait alors d’un prélat, parent par alliance, et qui s’intéressait à son avancement. Pourtant, là encore, au bout de quelque temps, Pierre-Jean décida de bifurquer : il se rendit d’abord à Angers puis à Caen pour y achever sa Philosophie. C’est dans cette ville que ses talents se révélèrent et il acquit vite une sorte de réputation de bel esprit voire de savant. Il fit connaître au public plusieurs petites pièces de vers qu’on jugea ingénieuses ainsi que deuxLettres sur la littérature destinées à un Curé de Bully, dans le Diocèse de Bayeux. Auréolé de cette « gloire », il revint à Angers pour y suivre une carrière d’ecclésiastique assez mondain lorsqu’il retrouva une jeune fille, sœur d’un camarade de Laval, Marie-Renée Cotelle de la Blandinière, dont il tomba amoureux. Il n’hésita pas, au grand dam de certains membres de sa famille, à rompre les liens qui l’attachaient à l’Église pour épouser cette personne, appartenant à une bonne famille de la province.
Très vite, Le Corvaisier devint un des citoyens les plus en vue de la cité, « écrivain sage et citoyen paisible », écrit Mareschal. On lui prête « un commerce libre et aisé, une politesse insinuante et attentive, une douceur aimable dans les mœurs, une affabilité qui le mettait à la portée de tous ceux qu’il fréquentait » (voir son éloge). Son esprit et ses lumières lui ouvrirent rapidement les portes de l’Académie d’Anjou qui était alors en assez mauvais état. Il sut lui redonner de l’éclat, en devint le secrétaire perpétuel et un des orateurs les plus écoutés sur toutes les matières scientifiques et littéraires. Il savait être critique sans jamais être blessant reconnaissent plusieurs de ses confrères. Il savait aussi encourager et aider les jeunes talents, comme le prouvent les archives de l’Académie. Une véritable foule se pressait aux séances publiques pour l’écouter : sa prestance naturelle, une élocution aisée, une expression vive et pittoresque, un maintien avantageux, beaucoup d’élégance attiraient presque autant que la qualité de ses discours. Il était en bref une des personnalités de la ville que l’on aimait avoir en son salon : ses saillies étaient célèbres et on appréciait ses bons mots qui jamais n’allaient jusqu’à la satire ; sa personnalité enfin faisait l’unanimité. Son biographe explique qu’il savait en effet modérer « cette franchise Bretonne, ainsi qu’il l’appelait lui-même, d’une délicatesse qui en rendait l’expression moins dure ».
Lorsqu’il mourra, il laissera une foule d’amis, amitiés « toutes fondées sur l’estime qu’il avoit pour les talens. Il en était l’ami le plus ardent; il les cherchait, il les honorait dans tous les rangs; il sçavait les faire valoir chez l’homme de Robe comme chez l’Artiste, dans l’abondance comme dans la médiocrité, & son génie scrutateur en découvrait souvent le germe caché sous l’enveloppe la moins brillante. »
Une maladie de son épouse renforça le scepticisme qui depuis la fin de sa jeunesse l’avait empreint, mais jamais, par écrit du moins, il n’en informa le public.
Ses écrits étaient aussi reçus avec plaisir et leur célébrité dépassait largement les bornes de l’Anjou, de la Bretagne où il avait conservé ses attaches, et de la Normandie. Cependant, Le Corvaisier reste un bel esprit de province : ses productions ont dans l’ensemble vite vieilli, leurs beautés paraissent artificielles et il est parfois difficile à suivre au milieu de ses circonvolutions ! Ses compliments au roi (annuels et traditionnels) sont affectés et son patriotisme a quelque chose d’emprunté ! L’article nécrologique que son compatriote breton et ami Fréron fera publier dans son journal, l’Année Littéraire, en 1761 le reconnaît !
Il eut pourtant un certain succès en présentant un Discours au Roi de Pologne Duc de Lorraine (sur Google) qui lui répondit personnellement :
« Monsieur, j’ai lu avec bien du plaisir l’éloge du Roi que vous m’avez envoyé. J’y ai trouvé de la force, de la précision, de la dignité, en sorte que je ne puis dire ce qui m’a touché le plus, ou le détail que vous faites des vertus d’un Prince pacifique par choix, ou la manière dont vous exposez ces vertus aux tendres regards de tous ceux qui les admirent. Votre Discours me montre en vous un cœur fait pour saisir les sentimens les plus élevés. Ce mérite est encore au-dessus des talens, et l’estime que j’en fais m’engagera toujours à vous prouver que je suis véritablement votre bien affectionné, STANISLAS ROI ».
Il fut alors associé par ordre du souverain à l’Académie de Nancy, ce qui lui offrit l’occasion de lui peindre une seconde fois les sentiments de son admiration et de sa reconnaissance. M. de Solignac, Secrétaire des Commandements de Stanislas et de l’Académie lui répondit au nom du monarque.
Il était encore membre de l’Académie de Caen, où il se rendait souvent, de celle de La Rochelle, ainsi que de la Société littéraire épiscopale d’Orléans (reçue le 8 août 1749), de celle de Besançon, connue sous le nom de Société Littéraire Militaire, ainsi que de la Société des francs-péteurs de Caen avec laquelle nous approchons de son ouvrage majeur que nous découvrirons dans quelques lignes.
J’avais évoqué dans une précédente chronique le rôle tenu par Fréron et son journal dans la petite communauté des Bretons de la « diaspora » : le Quimpérois est celui vers lequel tout Breton qui écrit et souhaite donner un écho à ses productions se retourne. Fréron[1], qui pourtant n’était pas tendre en matière de critique, gardera toujours un faible pour ses compatriotes et refusera rarement de se faire – souvent avec indulgence – le médiateur de leurs productions. Le Corvaisier l’inondera de ses œuvres et nombreuses sont les recensions qu’il acceptera de donner (Année Littéraire 1754, Tome II, 1755, Tome II, 1754, Tome I, 1756, Tome V, 1761, Tome VIII etc…).
On peut encore lire de lui (il a beaucoup écrit) en particulier sa Lettre à M. Servandoni sur les spectacles, sonDiscours sur la prise de Mahon. I1 a aussi donné au public, quantité de discours et de lettres dont un discours assez ingénieux et critique montrant qu’il y a trop de poètes et pas assez d’orateurs (Recueil des ouvrages de l’Académie de Nancy). Il a été le rédacteur d’une feuille connue sous le nom de Recueil Périodique, bimensuel imprimé à Angers (que François Moureau, Dictionnaire des journalistes, appelle Recueil de littérature. Voir les Mémoires de Trévoux, mai 1748, p. 938-941 (compte rendu du 1er numéro).
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Surtout donc, il est l’auteur d’une plaisanterie liée à sa participation à la société des Francs-pèteurs de Caen :L’Esclavage rompu ou la Société des Francs P***, une « polissonnerie » qui est aussi une dénonciation humoristique de la franc-maçonnerie alors en plein développement, polissonnerie que nous allons rapidement présenter à la grande joie, j’en suis sûr, des crépitophiles qui lisent ces notices, et pour l’« esbattement » des pantagruélistcs modernes qui ont conservé le goût pour certains racontars de « haulte graisse », ce goût, comme l’écrivait P. Jannet, le traducteur de Till Eulenspiegel en 1866, « si vivace encore aujourd’hui dans les campagnes, (qui) n’a pas complètement abandonné les grandes villes, où les histoires SCATOLOGIQUES ont conservé le privilège d’exciter une innocente gaîté » et qui n’a pas disparu de nos jours en témoignent les plaisanteries qui circulent sur les ondes, Internet, You Tube etc. .
Mais avant de parler de ce livre, il convient de revenir brièvement sur les circonstances de sa publication. D’abord, que Le Corvaisier ait été académicien, bel esprit, érudit, ne veut pas dire qu’il n’ait pas été d’esprit rabelaisien. Angers n’est pas si loin de La Devinière et Rabelais a été moine sans la ville du roi René ! Entre deux communications savantes, on savait, dans les académies, occuper agréablement le temps ! Ensuite, si à Angers, la première loge maçonnique officielle ne semble voir le jour qu’en 1744, Albert Mathiez signalait à Caen une loge aristocratique en liaison avec les milieux parisiens dès 1740-1741. Le Trésor de Littérature, journal littéraire publié à Caen en parle d’ailleurs en 1740 et Les Nouvelles Littéraires, citent un courrier d’un Franc-Maçon de la ville de Caen le 1er avril 1741 répondant au Trésor de Littérature sur ce sujet.
On peut penser que quelques bourgeois instruits de la ville émirent le souhait, comme partout ailleurs, de s’y faire recevoir et qu’ils furent déçus dans leurs attentes. Souvent, en ces débuts de la franc-maçonnerie en France, les loges sont très « endogamiques » et il n’est pas rare de trouver dans une même ville une loge nobiliaire, une loge bourgeoise et parfois une loge composée d’artisans. La profusion de « révélations » publiées fait qu’il est alors aisé d’organiser des réunions « maçonniques » sans l’aval d’une obédience, celles-ci en étant à leurs premiers tâtonnements. À Caen donc, ces braves gens qu’on ne souhaite pas voir sur les colonnes de la loge prestigieuse de la cité, froissés par les privilèges de caste et les exigences de l’étiquette[2], décident non pas de créer leur propre loge mais, pour se venger ou par esprit de gaudriole, d’en faire la parodie[3] et ils fondent en 1742 la Société des Francs-Péteurs, dont le principe essentiel est la liberté. On sait par ailleurs que le 2 août 1742, les élèves du Collège du Bois à Caen exécutent un ballet comique destiné à ridiculiser les Francs-Maçons, ballet imaginé par un ou plusieurs professeurs peut-être également dépités par une requête non reçue[4].
L’année suivante, ils publient un petit opuscule de trente-quatre pages, Zéphyr-Artillerie ou La Société des Francs-Péteurs, réédité et augmenté trois fois en 33 ans tant le sujet semble intéresser. L’auteur en est Pierre-Jean Le Corvaisier.
Ce texte (et ses rééditions augmentées) suit de manière comique et scatologique les révélations de Louis Travenol (Catéchisme des Francs-Maçons, 1740) et de l’abbé Pérau (L’Ordre des francs-maçons trahis, 1742)[5]. Ainsi la réception se présente de la façon suivante.
L’impétrant est mené au sein d’une pièce (la « case ») dont les ouvertures ont toutes été au préalable hermétiquement closes. Seule une bougie est laissée allumée sur une table.
On introduit le Candidat dans le vestibule de la salle d’assemblée où le Directeur, accompagné des deux observateurs, vient lui demander ce qu’il souhaite. Comme il répond ordinairement qu’il désire entrer dans la Société des Francs-Péteurs, on l’introduit dans l’appartement où on le place sur un siège travaillé à jour. Aussitôt on ferme les fenêtres fort exactement, et on ne laisse qu’une bougie allumée sur la table. Tous les confrères, placés en demi-cercle, entourent le candidat qui est au centre de l’assemblée; puis, au signal du Directeur, qui agit toujours le premier, ils font une brusque décharge de Zéphyr-Artillerie, dont les murs percés, de distance en distance, multiplient et grossissent le fracas. Si le nouveau Frère n’est point effrayé, on pense favorablement sur son compte, et on exige de lui, sans plus attendre, trois Pets clairs, sonores et sans odeur; car les deux Observateurs, qui sont pour lors en embuscade, ne laissent pas échapper le plus petit corpuscule, et jugent toujours sainement de la qualité du Pet.
À cette dernière épreuve succède le discours du Directeur qui est un exposé des obligations et des prérogatives d’un Franc-Péteur; après quoi tous les Confrères s’étant réunis pour consentir à la réception, le Candidat prononce à peu près cette formule:
« Tenant à grand honneur d’entrer dans la Société des Francs-Péteurs, je voue une constante soumission au Directeur de la Société et amitié à tous les Confrères. Je promets qu’ennemi déclaré du préjugé, je le combattrai partout, en pétant librement, souvent et méthodiquement, me gardant toutefois de commettre aucune incongruité qui pourrait nuire au public et déshonorer la Société. «
Après ces paroles, prononcées à haute voix, les Confrères se succédant ou s’accordant, selon la mesure, composent le concert pétifique pendant lequel le Candidat va embrasser le Directeur, les Officiers et tous les autres selon leur rang.
Le rite se termine enfin par un concert de pets durant lequel l’impétrant va embrasser le directeur et les autres membres dans l’ordre de leur rang hiérarchique.
Le directeur a tout pouvoir sur les autres membres. Il les nomme aux postes qu’il désire au sein d’un directoire et les renvoie s’ils ne respectent pas les lois de la société.
Ce directoire se compose de la sorte :
*deux observateurs dont l’un instruit les nouveaux membres en réduisant les dernières résistances et réticences à jouir pleinement de la liberté de péter et l’autre développe la connaissance de la nature du pet, de son essence et de ses variantes,
*un greffier dont la charge est d’inscrire les nouveaux venus ainsi que les nouvelles doctrines mais aussi de valider les ouvrages associés à leur philosophie,
*un rapporteur qui examine et établit le suivi de l’évolution des prosélytes en vue de déterminer la date de leur introduction officielle ayant lieu au cours d’une cérémonie.
On note encore un sous-directeur, un orateur, un foudroyant et un introducteur.
La première édition du livre se divise ainsi : 1° Avertissement ; 2° à Mme la marquise de *** (une sorte d’Histoire apologétique de la société, qui rappelle ou annonce la lettre de Fréron sur la franc-maçonnerie) ; 3° discours prononcé dans une assemblée des Francs-Péteurs : Éloge du pet ; 4° autre discours prononcé devant la même société : l’Art de bien péter ; 5° lettre chagrine des dames de V*** aux Francs-Péteurs ; 6° réponse des Francs-Péteurs, aux dames de V*** ; 7° chanson des Francs-Péteurs, un ensemble de chapitres assez semblable à ce que l’on trouve chez Pérau et Travenol.
Les mêmes divisions se retrouvent dans la seconde édition intitulée désormais L’Esclavage rompu ou la Société des Francs P***, mais l’avertissement est tout différent ; l’épître à Madame la marquise est plus détaillée, et l’auteur a ajouté aux autres chapitres un chapitre nouveau intitulé : Le Pet vengé.
Pour Fréron (Année littéraire, 1746, P. 344), auquel Le Corvaisier a fait parvenir un exemplaire : «L’ouvrage est divisé en cinq livres. Dans le premier, on instruit le lecteur de l’origine de la Société. Un beau jardin en fut le berceau. Les fondateurs assemblés avaient des propos à tenir et des histoires à écouter. L’espèce de chaque récit fait éclore ou du moins occasionne l’idée d’un grade ou office qui doit convenir à chaque interlocuteur, et qu’il est censé devoir remplir dans la suite. Un corps politique ne peut se soutenir sans lois ; celui-ci en avait besoin. Elles sont exposées, discutées, établies dans le deuxième et troisième livres, sous le nom de status dans l’un, et de moyens d’épreuves pour les prosélytes dans l’autre. Le quatrième livre contient la description de la première assemblée juridique de la Société dans un lieu destiné et consacré à ses exercices, avec une initiation éclatante de plusieurs candidats. Enfin, une autre assemblée qui forme le cinquième livre, est employée à faire valoir les avantages de cette institution ; ils sont célébrés par le frère orateur, qui prononce dans la case un beau discours en deux parties. Dans la première, il établit que son sujet n’est point indécent; dans la seconde, qu’il est utile et même agréable. Cette harangue est sur un ton sério-comique. Il y a de l’historique, du moral, du physique, etc. »
Le journaliste, après avoir souligné l’érudition joyeuse de ce petit livre, conclut par ces mots : « L’auteur est connu par des écrits sérieux, qui lui ont fait honneur. C’est un homme de Lettres et même un académicien ».
Fréron ajoute que «La Société des Francs-P… (il se refuse à imprimer le mot !), a été créée à Caen, en 1742 […] C’était une coterie de jeunes gens qui s’avisèrent d’imaginer cet ordre pour jeter sans doute du ridicule sur celui des Francs-Maçons, qui avait alors la plus grande vogue en France et particulièrement dans la capitale de la Basse-Normandie. Plusieurs de ceux qui composaient cette bruyante société vivent encore et peuvent garantir cette époque».
En 1776, à la troisième édition de L’Art de p… de Hurtaut, on ajouta une nouvelle version de L’Esclavage rompu précédé d’ une épître « à M. le comte de Vent-Sec-et-Bruyant, seigneur de Pet-en-Ville et autres lieux». Viennent ensuite la préface, puis le corps de l’ouvrage, qui est divisé cette fois en quatre livres. Le livre Ier est consacré à l’origine de la société ; le livre II aux statuts ; le livre III évoque les épreuves et une initiation de candidats ; enfin, le livre IV traite du local où organiser la « case », de divers problèmes matériels, de la réception de nouveaux membres et des agapes nécessaires.
« Dès que la séance est ouverte, le président pète brusquement ; tous les frères l’imitent ; l’opération est répétée trois fois […] Quelques frères lisent des écrits en vers ou en prose ; on y applaudit par des pets etc. »
Mais il est inutile d’aller plus loin dans la description de ce livre amusant et je renvoie les lecteurs intéressés à Gallica sur lequel il est disponible.
Bonne lecture et… bon vent !
Bibliographie indicative :
Zéphyr-Artillerie ou la Société des Francs-Péteurs, 1742, in-8 de X et 34 pages.
Zéphyr-Artillerie ou la Société des Francs-Péteurs, Seconde édition, corrigée et augmentée. M.D.C.C.XLIII. In-8 de XII et 36 pp.
L’Esclavage rompu, ou la Société des Francs-Péteurs, Pordepolis, à l’enseigne de Zéphyr-Artillerie, 1756. In-12. (Repris à la suite de L’Art de péterde Hurtaud, En Westphalie, Chez Florent Q, rue Pet-en-Gueule, 1776).
Les Francs-P…, poëme en quatre chants, précédé d’un aperçu historique sur la société des Francs-P…, fondée à Caen dans la première moitié du XVIIIe siècle, et suivi de notes historiques, philosophiques et littéraires, Caen, imp. F. Poisson, 1854.
Arthur Dinaux, Les Sociétés badines, bachiques et littéraires, Paris, 1867, tome 1, p. 345-347.
Thierry Weyd vient de rééditer le livret Zéphyr-Artillerie aux éditions Cactus.
L’Année littéraire, 1761, t. III, p. 281-286 (Eloge). – «Mémoire historique sur le Journal des Savants», Tables du Journal des Savants, 1764, t. X, p. 728. –
Fauchon, Charles, «Sociétés savantes orléanaises du XVIIIe siècle», Mémoires de la Société d’agriculture, sciences, belles-lettres et arts d’Orléans, 5e série, t. XIX, 1925, p. 65 et 83.
L’Armorique littéraire, de Marie-Auguste Mareschal, p. 101-102 et différentes correspondances.
[1] Fréron était aussi membre des académies de Nancy et d’Angers !
[2] Ils se présentent ainsi : «Nous comptons parmi nous, dit l’auteur de Zéphyr-Artillerie, des magistrats, des élèves de Mars, des philosophes, des orateurs, des savants de toute espèce: quoique enjoués, nous connaissons la gravité ; quoique légers, nous chérissons le bon sens et l’esprit ; quoique libres, nous nous glorifions d’une heureuse dépendance ; au milieu d’une espèce de tumulte, nous aimons l’ordre, et, pour l’entretenir parmi nous, nous avons des lois, nous nous donnons un chef, qui en est le dépositaire, et que nous nommons Directeur de là Société des Francs-Péteurs. …»
[3] L’Année littéraire, en 1756, considère qu’il s’agissait d’ »une coterie de jeunes gens qui imaginèrent cet ordre pour jeter sans doute du ridicule sur celui des Francs-Maçons, qui avait alors la plus grande vogue en France et particulièrement dans la capitale de la Basse-Normandie. »
[4] Une brochure titrée Statuts et règlements de la société des Free Masons est imprimée à Caen en 1741 et Gabriel Vanel dans son ouvrage Caen au XVIIIe signale la parution dès 1738 à Caen, d’une brochure sur les Francs-Maçons. Enfin, le G.·.O.·.D.·.F.·. et certains auteurs comme Françoise Weil (La franc-maçonnerie avant 1755) affirment l’existence d’une loge caennaise, fondée en 1738, qui aurait eu une loge fille au Havre.
[5] Voir le livret à paraître, F. Labbé, Les débuts de la franc-maçonnerie en Bretagne, Centre d’Histoire de la Bretagne, 2017.
Tous droits réservés François Labbé.