Les articles suivants concernant l’histoire de Bretagne, classées par ordre alphabétique du nom de leur auteurs sont sur le site de Bretania
Du Guesclin, traître ? Mythe et réalité, par Frédéric Morvan

La publication d’un livre sur Bertrand Du Guesclin par Michael Jones en 2004 permet aujourd’hui de répondre à ces questions : Bertrand Du Guesclin a-t-il trahi ? Mais trahi qui ? Son souverain ? Mais lequel ? Le roi de France ou le duc de Bretagne ? Et trahi quoi ? La Bretagne ou la France ou un autre État ?
Le Mont-Saint-Michel et la Bretagne, une histoire retrouvée par Michel Brand’honneur

Le Mont-Saint-Michel est un monastère intégré dans le royaume breton au plus tard en 867. Au Xe siècle, il est sous les influences bretonne et neustrienne (région à l’est de la Bretagne), puis tombe sous l’emprise des ducs des Normands à partir de 1009.
Gauthier Aubert, Les révoltes dites du papier-timbré et des bonnets rouges (1675)

En 1674, Louis XIV, est obligé de prélever de nouveaux impôts pour financer la guerre de Hollande. Au printemps de l’année suivante, ces mesures entrainent des soulèvements populaires en Haute et Basse-Bretagne. Le duc de Chaulnes, gouverneur de la province, exerce une répression relativement modérée marquée par l’arasement de clochers en Cornouaille et le transfert du parlement de Bretagne de Rennes à Vannes.
Michel Brand’honneur, La migration bretonne liée à la conquête de l’Angleterre en 1066

Guillaume, duc des Normands, aidé par un important contingent de Bretons, accède, après sa victoire à la bataille de Hastings de 1066, au titre de roi des Anglais. De 1066 à 1135 environ, lui et ses successeurs attirent en Angleterre des chevaliers bretons qui viennent renforcer les rangs de leurs fidèles. Ceux-ci, issus de la petite et moyenne aristocratie, proviennent du nord-est de la Bretagne. S’installant définitivement en Angleterre, ils s’intègrent rapidement à la noblesse normande et anglo-saxonne.
Bernard Bruneteau, Les manifestations paysannes de juin 1961 dans le Finistère
Les manifestations paysannes qui culminent avec la prise de la sous-préfecture de Morlaix en juin 1961 s’expliquent par un contexte politique, techno-économique et humain. Mais, au-delà de leur violence, les types d’action choisis inaugurent une nouvelle relation de la profession agricole avec l’État.
Hubert Chemereau, Naissance de la construction navale moderne à Saint-Nazaire

En 1862, John Scott, jeune ingénieur venu d’Écosse, crée à Saint-Nazaire le premier grand chantier naval de Bretagne. La création d’un chantier naval moderne sur la presqu’île de Penhoët est l’un des premiers grands transferts de technologie britannique en terre bretonne. Cette aventure industrielle donnera naissance, en 150 ans, à 621 navires dont les célèbres paquebots Normandie, France et Queen Mary 2.
Hubert Chémereau, Aux sources du combat nucléaire breton en Basse-Loire
René Cintré, La bataille de Saint-Aubin du Cormier, 28 juillet 1488

Incontestablement, le 28 juillet 1488 s’inscrit parmi les dates les plus marquantes de l’histoire de la fin du XVe siècle : une journée placée sous le signe de la terrible bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, à l’issue de laquelle la Bretagne – écrasée sur son propre terrain et à bout de forces – doit s’incliner devant le verdict des armes et renoncer à son indépendance, face au royaume de France. Ainsi s’opère le dénouement tragique de ce qu’il est convenu d’appeler « la question bretonne », telle qu’elle se met en œuvre à partir du règne de Louis XI (1461-1483).
Jérôme Curacull, La ligne de chemin de fer Châteaulin-Landerneau,
Le 16 décembre 1867, la jonction Landerneau-Châteaulin permet de faire le tour de la Bretagne en chemin de fer. En une dizaine d’années, la Bretagne a été rattachée au reste de la France par une liaison rapide et fiable. C’est la première étape d’une ouverture au territoire national, une entrée dans la modernité dont les effets seront ambigus.
Serge Duigou, Déclin de Penmarc’h, mythe et réalité

La fin du XVIe siècle est une période désastreuse pour la Bretagne, en proie aux guerres de la Ligue de 1589 à 1598. Reprise et amplifiée par les écrivains-voyageurs du XIXe siècle, la tradition orale veut qu’à la pointe du Cap-Caval, la populeuse ville de Penmarc’h et son port aient sombré à cette occasion. Mythe ou réalité ?
Francis Favereau, Ouverture de la première école diwan
La première école Diwan ouvre à la rentrée 1977 à Lampaul-Ploudalmézeau avec cinq élèves scolarisés en maternelle. L’enseignement y est gratuit, laïque et entièrement en breton. Cette initiative militante, qui a trouvé appui en Léon, répond à une attente car l’enseignement maternel et primaire restait le parent pauvre de l’enseignement du breton.
Francis Favereau, Signature de la charte culturelle bretonne en 1977
Annoncée le 9 février 1977 lors d’un discours à Ploërmel, la charte culturelle bretonne est signée le 4 octobre 1977 par l’État, représenté par le président Valéry Giscard d’Estaing, et la Région. Elle reconnaît pour la première fois la « personnalité culturelle » de la Bretagne, permet d’améliorer l’enseignement du breton et de créer le Conseil culturel de Bretagne.
Yves Fronteau, juilet-août 1914, l’entrée en guerre
A la suite de l’assassinat de l’archiduc d’Autriche le 28 juin 1914 à Sarajevo, l’Europe s’engage sur le chemin d’un conflit qui la plongera dans cinq années d’une guerre d’une dimension inattendue et jusque-là jamais vue. La Bretagne et les Bretons représentent-ils un cas particulier en France quant à leur manière d’appréhender le cheminement vers la guerre en juillet et la mobilisation générale début août ?
Patrick Gourlay, La Bretagne en 1914
Durant la décennie qui précède la Grande Guerre, la Bretagne se modernise tandis que la scolarisation et l’apprentissage de la démocratie font évoluer les mentalités. Désormais, le vote républicain est devenu majoritaire.
Estelle Guitte des Buttes, Pont-Aven, naissance de la ville des peintres

Bien avant Paul Gauguin et Émile Bernard, les premiers artistes à construire la notoriété de Pont-Aven comme ville des peintres sont les Américains et ce dès le milieu du xixe siècle. Grâce à ces pionniers, Pont-Aven est devenue un véritable atelier à ciel ouvert mais aussi un lieu de résidence pour les créateurs en quête d’inspiration.
Yves Jézequel, Le camp de Conlie, drame ou cafouillage ?
Suite à la défaite de Napoléon III en septembre 1870, un gouvernement républicain tente de repousser la progression de l’armée prussienne. C’est dans ce contexte qu’est mise en place à Conlie, près du Mans, une « armée de Bretagne » à l’initiative du général de Keratry. Cette armée souffre plus des intempéries, du désordre général et des querelles d’hommes que du feu ennemi.
Yann Lagadec, Les toiles de Bretagne : un produit d’exportation
Sans doute est-ce dès le XVe siècle que les bretagnes, de fines toiles de lin tissées dans la région de Quintin, prennent leur premier essor. Il faut cependant attendre le XVIIIe siècle pour que cette production devienne l’une des principales – voire la principale – des productions toilières bretonnes. La concurrence étrangère et les conflits politiques conduisent à son déclin irrémédiable dans la première moitié du XIXe siècle.
Philippe Lanoë, le Druidisme antique

Le druidisme antique n’est connu que par quelques textes d’auteurs latins qui lui sont opposés, par des textes irlandais du Moyen Age donc tardifs et par quelques fouilles archéologiques récentes. De nombreuses interrogations subsistent laissant le champ libre à des interprétations abusives.
Philippe Lanoë, la frontière orientale de la Bretagne
Une frontière n’est pas seulement le lieu d’affrontements militaires ou politiques et diplomatiques. Elle est aussi un espace d’échanges et d’influences réciproques. Elle signale aussi une rupture entre groupes culturels, linguistiques ou religieux. Ces limites, terme sans doute plus approprié, sont toujours imprécises et fluctuantes. Ce n’est qu’avec la montée en puissance de la notion d’Etat qu’une frontière politique nettement contrôlée apparaît.
PhilipPe Lanoë, Naissance du duché de Bretagne

En 936, la Bretagne est occupée depuis une vingtaine d’années par les Normands installés dans l’embouchure de la Loire. Ceux-ci sont en passe d’y créer une seconde Normandie. C’est compter sans Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi Alain le Grand, qui restaure un pouvoir breton avec l’aide des princes francs et d’Æthelstan, roi du Wessex, et prend en 938 le titre de duc de Bretagne.
Philippe Lanoë, Alain Barbetorte, premier duc de Bretagne
Né dans la tourmente des invasions normandes, Alain Barbetorte est le duc d’une Bretagne qui nous apparaît bien différente du royaume breton, malgré sa volonté de restaurer les institutions carolingiennes. Il se situe à l’articulation entre ce royaume par ses origines et un nouveau duché dont il est le premier à porter le titre.
Philippe Lanoë, la bataille des Vénètes

PEAUDECERF (Hervé), Peñseoù ha peñseidi, éd. Frifurch, 2006, Aquarelle : Jean-François Guével
Les armées romaines dirigées par César font la conquête de la Gaule en plusieurs campagnes militaires entre 58 et 51 avant J.-C. Le nord-ouest de la Gaule désigné sous le nom d’Armorique, « pays au bord de la mer » passe sous le contrôle de Rome lors d’un des épisodes importants de cette guerre : la défaite navale des Vénètes en 56 avant J.-C.
Laurence Moal, La bataille d’Auray

En 1364, Jean de Montfort et Charles de Blois, les deux prétendants au trône de Bretagne, sont face à face à Auray. En pleine guerre de Cent Ans, la guerre de Succession de Bretagne fait rage depuis 23 ans. Cette bataille rangée s’avère décisive pour l’avenir du duché.
Alain Pennec, Histoire des délimitations des départements bretons
Après la nuit du 4 août 1789 qui supprime les franchises de la Bretagne, le découpage en départements s’engage. La députation bretonne, à l’avant-garde de la Révolution, n’agit pas pour maintenir l’unité de la province. Influencée par le lobby rennais, elle entérine en janvier 1790 une délimitation en cinq départements contestée par Saint-Malo, qui en proposait six, et par certaines petites villes, défavorisées par leur situation excentrée.
Georges Provost, La découverte de la statue miraculeuse de sainte Anne

Dans la nuit du 7 au 8 mars 1625, Yvon Nicolazic, paysan du hameau de Keranna en Pluneret, est guidé par la lueur d’une chandelle jusqu’à son champ du Bocenno. Creusant la terre, il y découvre une statue en bois. Telle est l’origine du plus important pèlerinage breton, dans l’actuelle commune de Sainte-Anne-d’Auray.
Lire la suite ici
Georges Provost, Saint Yves et l’identité bretonne
Le 19 mai 1303, Yves Hélory meurt dans son manoir de Kermartin près de Tréguier. Prêtre ascétique, modèle de justice et de charité envers les pauvres, il est devenu un symbole d’identité bretonne, dans toute la province et à travers la « diaspora ». Singulier itinéraire, sans autre exemple en Bretagne : « N’en euz ket enn Breizh, n’en euz ket unan, n’en euz ket eur zant evel zant Erwan », dit justement le cantique trégorois de 1883.
Lire la suite ici
Noël-Yves Tonnerre, Prise de Vannes et du Vannetais par les Bretons en 578

L’histoire du Vannetais au VIe siècle est dominée par le prince breton Waroc, qui réussit à s’emparer de Vannes et à battre les Francs. Grâce à ses succès, il parvient à unifier sous son autorité l’ancienne cité des Vénètes qui devient le Broérec.
Noël-Yves Tonnerre, la prise de Vannes par les Francs en 753

Avec la prise de Vannes en 753 les Francs, désormais dirigés par les Carolingiens, s’engagent dans une politique de conquête de la Bretagne. Le choix du Vannetais comme premier objectif traduit une stratégie bien définie.
Noël-Yves Tonnerre, La bataille de Jengland en 851
Par sa victoire contre Charles le Chauve, les 22 et 23 août 851 à Jengland (Grand-Fougeray), Erispoë affirme son pouvoir d’héritier de Nominoë mort quelques mois plus tôt. Les concessions faites ensuite par Charles le Chauve donnent à Erispoë le titre de roi d’un regnum subordonné. Il se voit reconnaître la possession des comtés de Rennes et de Nantes ainsi que de la vicaria de Retz.
Yvon Tranvouez, La séparation des Eglises et de l’Etat, vue de Bretagne

Le conflit entre l’Église catholique et la République laïque, au début du XXe siècle, a culminé avec la loi de Séparation des Églises et de l’État en 1905. Mais il ne s’y réduit pas, et en Bretagne, plus qu’ailleurs, il a pris une forte ampleur et une tournure singulière.