L’ère est au révisionisme

L’époque est au révisionnisme. L’instrumentalisation de l’histoire est loin d’être un fait nouveau. C’est plus qu’une tentation. C’est un lieu commun. Aujourd’hui la mode est de tenter, non plus que cela, de vouloir justifier les pensées, les écrits, les actes des nationalistes. Bien sûr, il faut penser au contexte de l’époque. Le nationalisme est très ancien et reste toujours très présent à l’heure de la globalisation et de la mondialisation. En les justifiant, ces pensées et ses écrits, qui ont souvent mené à la haine, au racisme, à des atrocités sans nom, sont minimisés, pire deviennent acceptables et donc acceptés, voire même oubliés. Oubliés, car l’être humain oublie très facilement,

L’historien n’est pas là pour justifier, mais pour analyser, pour comprendre, pour rechercher la vérité ou tout du moins en être le plus proche. Il est là pour rappeler, alerter, faire apprendre. Bien sûr, l’historien ne peut pas être dans la tête des gens surtout lorsqu’ils sont morts depuis des siècles.

L’historien est aussi un être humain qui a des sentiments et qui ne peut que les montrer dans ses écrits. Il se doit de montrer les faits, tous les faits, en indiquant ses sources, en recherchant les témoignages, en montrant les zones d’ombre, ses incertitudes, ses difficultés, ses limites. Bien sûr, il peut se tromper, et se trompe souvent. L’historien se doit d’être honnête. Tel est ma vision du travail de l’historien, mais je crains qu’elle ne soit pas partagée par tous loin de là. Mais les temps changent, du moins peut-on l’espérer.