
On a de nombreuses représentations de Lesage, peintures, gravures, bustes, statues, mais la plupart ne sont pas contemporaines. Un seul portrait a servi de modèle à toutes les représentations postérieures.
Les tableaux dessins et gravures reprennent un tableau de Guélard. Sa seule copie contemporaine est de Desrochers. Ces deux artistes connaissaient Lesage dont ils ont illustré les livres. Cette tradition va jusqu’au timbre émis en 1968.
On a aussi la trace de tableaux ou « portraits » actuellement disparus.
Les bustes s’inspirent d’une œuvre tardive de Leboeuf pour la Comédie française, réalisée en 1842, également inspirée des gravures précédentes.
La peinture de Guélard
Il était courant de faire des gravures à partir de peintures. La plus ancienne tradition iconographique de Lesage remonte à un tableau qui aurait été exécuté par Jean-Baptiste Guélard. On en a deux gravures très ressemblantes, une par l’auteur de la peinture, l’autre par Étienne Desrochers.

La gravure porte la mention Guelard pinxit. Elle avait un privilège du roi qui supposait une vérification. Il y a normalement bien eu tableau. La peinture d’origine a disparu. Mais ce tableau peut exister encore. Son propriétaire peut ignorer de qui il s’agit. Les chances de le retrouver sont minimes. Mais on peut espérer…
Les principaux dessins et gravures postérieurs
D’après Guélard

Augustin de Saint-Aubin, (1736-1807) fait partie d’une famille de dessinateurs et graveurs. Il est reçu à l’Académie Royale de Peinture en 1775, graveur du roi et de sa bibliothèque à partir de 1777, il réalise des illustrations pour les représentations de théâtre, les catalogues de vente, les livres. Il a aussi réalisé les assignats de 200, 300 et 1000 livres créés par les lois des 16 et 17 avril 1790.

C’est une jolie adaptation romantique de Guélard. Élégante, elle a été souvent reproduite. Comme cela arrive souvent pour les gravures, il en a existé pluseurs états. Elle a beaucoup servi de frontispice aux livres de Lesage, par exemple ici pour l’édition de Gil Blas chez Firmin Didot de 1888.

Ce portrait est destiné à l’édition Dubochet de 1835, qui est également imprimée au Royaume Uni en 1836. Gigoux qui dessine quelque 600 illustrations pour cette édition a un style plus moderne.

Cette gravure a été largement reproduite avec une version colorée. Le visage inspitré de Guélard est plus serin et convient bien à la pose champêtre choisie par l’auteur. Fils et élève de Louis Léopold Boilly, Julien Boilly (1796-1874) est connu surtout pour ses portraits. Il a lithographié vers 1825 presque tous les membres de l’Institut. On expose ici les deux versions, noir et blanc et colorée.