L’abbé Trublet

Encore un Malouin célèbre : Nicolas-Charles-Joseph Trublet, sieur de la Flouerie de la Ville-Jégu, de la Chesnays, de la Fosse-Hingant, de Launay, de la Guinouais; de la Ville-le Roux, de Nermont, etc. Célèbre, mais bien différent de Maupertuis ou de La Mettrie auquel il consacra un article plein de fausse commisération chrétienne et de mauvaises fois pour prouver qu’un impie comme lui, un matérialiste honni, à l’heure de la mort perdait forcément sa superbe (Journal Chrétien, mai 1758) ! Bien entendu, Trublet mentait sciemment : La Mettrie n’a jamais renoncé à ce à quoi il croyait, et lui-même, que Voltaire disait être athée, n’écrivait cela que pour conforter sa propre carrière !

Trublet est né le 4 décembre 1697, d’une famille très aisée, apparentée, en particulier, aux Moreau, la parentèle de Maupertuis, et si réputée que, selon Fréron, pour exprimer l’excellence de l’extraction de quelqu’un, on aurait dit dans la cité : « Il est aussi bon qu’un Trublet ».

Ce littérateur tout en rondeurs et paroles douces mais doté d’un formidable ego écrivait en 1762 à une admiratrice, une femme savante de Gascogne, Madame de Tartas : « Je suis très brun, et assez laid ; mais on me trouve la physionomie douce, vive, spirituelle, et surtout de beaux yeux ».

Assez tôt, il fréquente le collège des jésuites de Rennes, ce collège que Chateaubriand qualifiera dans ses Mémoires de « Juilly de la Bretagne »[1], un établissement qui comptera jusqu’à 4000 élèves à la veille du renvoi des jésuites et où enseignaient des maîtres de renom.

Nicolas-Charles, y fera une rencontre importante, celle du père Guyot que l’histoire littéraire retiendra sous le nom de Desfontaines, le journaliste ami puis ennemi de Voltaire. Le père Guyot, qui ne songe pas encore à se rendre à Paris régenter la République des Lettres, occupe la chaire de rhétorique. Admirateur des Anciens et des Classiques, il est puriste dans l’âme et influencera fortement son élève. Le portrait que Trublet donnera de lui dans ses Mémoires sur Fontenelle (1759) ne sera pourtant pas amphigourique : à côté des qualités qu’il lui reconnaît, il lui reprochera son aspect partial et des jugements discutables faute de « lumières suffisantes et d’une certaine finesse de goût ». À peine échappé des cours de rhétorique, dès qu’il sera à Paris, le jeune étudiant se passionnera, lui, pour les Modernes, une façon d’assassiner ce « père terrible » intransigeant et colérique, et de manifester une indépendance d’esprit que ses biographes lui refuseront généralement par habitude, les derniers recopiant les premiers et ceux-ci se fiant à la rumeur.

Il se rend à Paris, probablement en 1716 ou 1717, le collège terminé et profite de son séjour pour justement découvrir les deux auteurs qu’il célébrera toute sa vie, au point qu’on se gaussera de la constance de son engouement alors que les modes évoluent: La Motte Houdar, le poète qui n’aimait pas le vers, un des chefs des Modernes, et Fontenelle, le galant philosophe né au milieu du siècle précédent.

Il publie alors dans le Mercure des Réflexions sur Télémaque (juin 1717), le roman de Fénelon, qui est toujours d’actualité alors que le dernier secrétaire du Cygne de Cambrai, le chevalier de Ramsay, vient de faire paraître son Discours sur la poésie épique et l’excellence du poème de Télémaque précédant une nouvelle édition du roman. Ces réflexions ont l’heur de plaire à La Motte et à Fontenelle. En effet, Trublet a produit une critique raisonnée allant dans le sens des préoccupations des deux grands hommes, une défense et illustration des Modernes : Fénelon est bon là où il sait s’éloigner des Anciens, d’Homère en particulier : « Si le poète grec gâte un peu le poète français, […] le poète français efface le poète grec » !

Après ce petit triomphe, Trublet doit revenir en Bretagne pour se préparer à recevoir les ordres à Saint-Malo tout en étudiant à Rennes, ce qui est définitivement fait le 18 septembre 1723.

À peine ordonné, le jeune prêtre s’empresse de retourner à Paris pour y retrouver ses amis et cultiver la littérature. Il s’arrange pour loger dans la même rue que La Motte et, jusqu’en 1731, il vit dans l’ombre du grand homme, l’accompagnant au Café Gradot, où ce dernier tient ses réunions et où se rencontrent écrivains et savants : Marivaux, Maupertuis, La Faye, l’abbé de Pons, Melon, Saurin, Nicole… SaLettre sur M. Houdar de La Motte, écrite en 1732, renseigne sur l’ambiance et les discussions qui prolongent la fameuse Querelle et le duel Dacier-La Motte des années 1714-1716, où l’on se prononce pour la prose et contre le vers, où l’on distingue le poète du versificateur…

Par l’intermédiaire de Fontenelle, savant, bel esprit, philosophe mondain, qu’il cultive au moins autant que La Motte, il a accès aux salons les plus réputés de la capitale. Il est admis chez Madame du Boccage, rue Saint-Honoré chez Madame de Tencin alors qu’il a accepté depuis 1731 ou 1732 d’être le précepteur de Bernard-Nicolas Sollet, fils d’un conseiller au Parlement et oncle du comte Dufort de Cheverny. Il fait partie désormais de la cour de la « Prêtresse du Temple » et peut observer le grand monde, une activité qui lui sera profitable pour ses Essais de littérature et de morale tout comme pour l’édition « traduite » des Essais de Montaigne annoncée et abondamment présentée dans le Mercure de juin 1733, édition qui ne verra pas le jour à la suite (en particulier) des lettres ironiques de Mademoiselle Malcrais de la Vigne (Mercure de France, octobre 1733[2]), la « poétesse » fêtée par Voltaire, la « muse bretonne », en réalité l’avocat Paul Desforges-Maillard, du Croisic, dont la mystification devait donner à Piron l’idée de sa Métromanie.

Trublet choisit décidément la voie des moralistes. Ses Essais sur divers sujets de littérature et de Morale en un volume (1736) puis progressivement en quatre (1768) ne méritent pas l’indignité dans laquelle les plonge Voltaire, car ils renferment des réflexions et des pensées prises sur le vif et qui ne manquent pas de profondeur. La critique de ce dernier est une marque de dépit : Trublet a développé parfois des pensées d’auteurs célèbres vivants ou disparus : La Bruyère, Pascal, La Motte, Fontenelle…, mais il n’a pas eu un mot pour ce Voltaire déjà célèbre mais qui a quasiment le même âge que lui ! Il y a quelques années encore, on a donné en langue allemande un florilège des moralistes français. Il y figure en bonne place aux côtés de La Rochefoucauld ou de La Bruyère avec des extraits de cette œuvre ! Dans son éloge, d’Alembert dira d’ailleurs : « L’ouvrage est écrit purement et avec beaucoup de clarté, mérite qui doit être compté pour quelque chose, surtout aujourd’hui ; les réflexions y sont quelquefois aussi justes que fines, et toujours présentées sous une forme élégante et juste, lors même qu’elles ne sont pas neuves. » Ce jugement, pas vraiment enthousiaste, rejoint la pensée de Montesquieu qui était sans doute proche de la vérité quand il écrivait qu’il s’agissait d’« un bon livre du second ordre » !

Les Essais sont bien accueillis du public et valent à leur auteur une place de censeur royal ainsi qu’une offre de collaboration avec le réputé Journal des Savants (1736) dans lequel il rendra compte de plusieurs ouvrages de philosophie et de tout ce qui a rapport à l’éloquence. Ce travail de journaliste le met en rapport avec de nombreux écrivains comme Voltaire ou Madame du Châtelet en leur époque de Cirey. Voltaire le considère assez favorablement pour le charger de certaines tâches.

Sa fonction de censeur des belles-lettres (par exemple du Pour et le Contre de Prévost ; il s’enthousiasmera plus tard pour sa traduction du Grandisson de Richardson (1755)) le rendait responsable devant le directeur de la librairie qui dépendait lui-même du chancelier. La production littéraire étant alors peu subversive et le directeur d’Argenson faisant preuve d’une grande ouverture d’esprit, sa situation est particulièrement tranquille même si Voltaire a recours à ses services dans ses démêlés avec un Desfontaines au moins aussi retors que lui.

Il est un auteur tellement établi qu’il s’autorise dès 1736 à des ambitions académiques, mais ses bonnes relations avec Madame de Tencin lui procurant une place de premier secrétaire auprès du Cardinal de Tencin (avril 1739), il part pour Rome à sa suite pour le conclave.

Cette position importante aide à lui faire obtenir la charge bien rémunérée de trésorier de l’Église de Nantes au début de 1741, qui le place dans la hiérarchie entre le chanoine et l’évêque. Un an plus tard, il sera pourvu de l’archidiaconé de Dinan au chapitre de Saint-Malo et prendra possession de son bénéfice au cours d’une séance extraordinaire le 24 juillet 1745.

L’épisode romain terminé, il est de retour pendant l’été 1742 à Lyon puis à Versailles où il aide Tencin dans sa correspondance. Mais « La vie de cour est pénible et ennuyeuse », écrit-il, et il reprend sa liberté fin 1748 ou au début de 1749. Il a fait paraître avec l’abbé Séguy la seconde édition de l’Introduction à la Connaissance de l’Esprit humain et les Réflexions et Maximes de Vauvenargues en 1747. Madame de Verteillac, amie de la marquise de Créquy qu’il fréquente, s’intéresse alors à ses écrits : il est repris par ses ambitions littéraires et académiques. Pourtant, ces dernières ne seront toujours pas satisfaites et il décide de retourner à Saint-Malo où ses fonctions ecclésiastiques ont semblé lui apporter quelques satisfactions, particulièrement les belles pénitentes qu’il charmerait, selon ses dires. Il y demeure de l’été 1750 au printemps 1753 et profite des prédications qu’il y donne avec succès pour les remodeler et en faire son futur ouvrage les Panégyriques des Saints (1753). Il y ajoute le fruit de son savoir et de son expérience malouine avec des Réflexions sur l’éloquence et, dans une réédition de 1764, des Analyses de divers ouvrages d’éloquence ou sur l’éloquence auxquelles on a reconnu « une assez grande valeur et une certaine originalité ».

Madame de Tencin est morte en 1751. Il a rejoint le salon de la bourgeoise Madame Geoffrin avec la plupart des membres de la « ménagerie » de la rue Saint-Honoré.

Maupertuis, qui appréciait l’homme, lui dédie un des quatre tomes de ses Œuvres, celui de ses discours académiques. Censeur des œuvres du savant, il s’est d’ailleurs chargé de l’édition des œuvres complètes de son « cousin » parues à Lyon. C’est aussi sur l’intervention de son Président que Trublet allait être nommé à l’Académie de Berlin en 1754.

Maupertuis écrira de lui qu’« il aime à être répandu » et lui en voudra parfois d’un caractère cancanier, parfois intrigant, des reproches que plusieurs contemporains lui feront.

À partir de 1753, il renoue avec son activité de censeur. Les conditions sous l’administration de Malesherbe ont changé. La bataille philosophique bat son plein et il fait preuve à son poste d’une grande équité souvent favorable aux encyclopédistes ou apportant son soutien et ses conseils à La Beaumelle à propos de ses Mémoires de Madame de Maintenon. Il sera aussi le censeur officiel de l’Année littéraire, et ce ne sera pas pour lui une sinécure. En effet, s’il apprécie son compatriote Fréron, il ne peut laisser passer un certain nombre de « critiques ». Lorsqu’on l’accuse d’avoir été trop libéral avec ce dernier, il démontre vivement son intégrité. Un fait est certain, Trublet a toujours essayé d’être le plus honnête possible, n’acceptant ni les attaques de la religion ni les arguments ad hominem. Fréron ne manque jamais de souligner les manquements de sa censure, ses « oublis » trop libéraux à l’égard des encyclopédistes et d’Alembert fait de même quand il se montre trop conciliant avec Fréron. S’il a certainement favorisé la pensée philosophique (il réitère dans ses lettres son estime pour les encyclopédistes), il a néanmoins vu dans le journal de Fréron une feuille d’opinion nécessaire et a su parfois défendre le journaliste quimpérois contre les foudres du directeur de la librairie (lettre du 28 juin 1756 à Malesherbes ; sollicitation du 15 août 1756 pour que l’Année Littéraire puisse reparaître…).

En 1756, lassé par les inimitiés et les contorsions intellectuelles auxquelles il est contraint pour concilier les inconciliable, craignant pour son avenir d’académicien, il demande à Malesherbes de le décharger de sa fonction de censeur de l’Année littéraire en donnant pour excuses sa vie partagée entre Saint-Malo et Paris.

Depuis 1736, quasiment à chaque fois qu’un fauteuil était libre, il posait sa candidature. On se moquait bien entendu de son acharnement, Piron le brocardait, Grimm écrivait : « À chaque vacance, l’abbé Trublet arrivait à Paris en toute diligence par le coche de Saint-Malo, faisait ses visites, n’obtenait pas la place et s’en retournait après l’élection », mais il n’en avait cure, d’autant plus que de grands noms l’assuraient de leur soutien. Voltaire lui-même, en 1749, lui avait promis son soutien ! Il ne conçoit d’ailleurs jamais d’amertume, persuadé que chaque fois le choix fait, même à son détriment, était le bon, ainsi le 15 août 1754, il écrira à son collègue de l’Académie de Berlin, Formey, alors qu’il vient à nouveau de manquer l’élection : « Au reste, le choix de M. de Boissy est très bon ». Il lui faudra attendre 1761 pour que ses vœux soient comblés.

Auparavant, il a repris des activités journalistiques et est entré en janvier 1758 au Journal Chrétien, sollicité par l’abbé Joannet qui vient de relancer cette feuille. Son acceptation n’a pas été enthousiaste, car il sait qu’il s’abouche vraiment avec le parti dévot, mais en même temps, il y voit une aide possible pour ses ambitions académiciennes. Il demande à ne s’occuper que de sujets neutres et on a une preuve de sa prudence dans le contentieux qui devait opposer son compatriote Saint-Foix au Journal Chrétien. Celui-ci ayant attaqué les Essais historiques du Rennais en qualifiant l’auteur d’homme dangereux nuisible à la religion, Saint-Foix avait vertement répliqué au Journal, qui avait publié ses excuses. Trublet s’était empressé d’ajouter les lignes suivantes :

« Monsieur de Saint-Foix s’est plaint et on lui a fait réparation. Mais comme je n’avais eu aucune part à la Lettre critique de ses Essais historiques sur Paris, je n’en ai aucune non plus à l’avis des journalistes au sujet de cette lettre ; et je n’ai connu l’une et l’autre qu’en les lisant dans le Journal de mai et dans celui d’août. MM. Les abbés Joannet et Dinoart auraient dû n’en parler qu’en leur nom, et signer leur avis… » (octobre 1760).

Quelques mois auparavant venait de paraître le livre d’Helvétius, De l’Esprit, qui dénonce à la fois l’autorité religieuse et politique, les préjugés… Le Journal ne peut manquer d’en parler, Trublet essaye de louvoyer, il se tait d’abord puis se contente de signaler l’ouvrage par une remarque en bas de page, anodine sur le fond, mais qui va soulever des vagues chez les amis de Diderot. On l’accuse de tous les maux, de toutes les noirceurs : il est désormais persona non grata chez les Helvétius. Il s’expliquera, prendra bien ses distances avec leJournal Chrétien, qui intensifie ses attaques des philosophes. Il quittera même la feuille un an plus tard. Ses adversaires reconnaîtront leurs torts, mais leurs calomnies laisseront une impression ineffaçable.

Peu après cette malheureuse affaire, le IVe tome des Essais est livré au public (1760) et ses flatteries maladroites à propos de la Henriade, déchaîneront l’ire de Voltaire qui le poursuivra de ses épigrammes assassines.

Voltaire avait certes été en relations amicales – malgré une évidente condescendance – avec lui jusqu’alors et Trublet avait fait connaître en janvier 1756 son admiration pour le Poème sur la Religion Naturelle, mais l’affaire toute récente de L’Esprit, le fait qu’il ait osé élever le génie tragique de Crébillon au-dessus du sien, qu’il appartienne à cette « petite secte barbare » prônant la tragédie en prose, qu’il ait été un protégé des Tencin que Voltaire détestait, qu’il ait été l’ami et le thuriféraire de Fontenelle dont il jalousait la gloire, tout cela avait de toute façon indisposé l’auteur de La Pucelle.

Pourtant, il n’est pas sûr que Trublet ait agi avec maladresse dans toutes ces affaires où il se met à dos bon nombre de philosophes. En effet, la campagne déchaînée contre lui a pour effet que le parti dévot se sente atteint dans sa personne et décide de tout mettre en œuvre pour lui obtenir le siège académique et riposter ainsi à ses adversaires. Le président Hénault, la reine et plusieurs membres influents de l’Académie, dont La Condamine, l’ami zélé de Trublet, réussirent à réunir le nombre de voix nécessaires. Le « pauvre diable » fut élu de justesse et manifesta une grande joie dans sa correspondance. Son élection sema la discorde dans le clan des philosophes qui cherchaient les responsables. Il semble bien que le Malouin ait parfaitement su louvoyer en se ménageant des appuis puissants près des uns tout en ne se fâchant pas irrémédiablement avec les autres ! Un maître manœuvrier !

D’Alembert rapporte qu’il sut en effet se faire pardonner de Voltaire et que ce dernier accepta non seulement son discours de réception mais qu’il lui écrivit une lettre de réconciliation fut vite rendue publique et dans laquelle on lit entre autres compliments : « Il faut tout oublier en bons chrétiens et en bons académiciens […] ».

Académicien très assidu, il travaille à la quatrième édition du Dictionnaire, comme il avait participé en 1759 à celui de Moreri. Il a l’honneur, en qualité de directeur, de décerner le prix d’éloquence à Chamfort en 1764.

En 1759, il recueille ses articles du Mercure (1757-1758) composant ses Fontenelliana, une œuvre qui lui tenait à cœur, sous le titre deMémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de MM. De Fontenelle et de la Motte. L’année précédente, il avait préparé l’édition des tomes IX et X des Œuvres de Fontenelle.

En 1767, il décide de se retirer à Saint-Malo.

Il vécut, dit-on, ses dernières années dans la plus grande piété alors qu’il était fort malade. On rapporte qu’il aurait demandé à son médecin d’abréger ses souffrances et on a voulu en tirer des inductions contre sa foi. Déjà, juste avant leur réconciliation, Voltaire écrivait à d’Alembert : « Ce qu’il y a de désespérant dans la nature humaine, c’est que Trublet est athée comme le cardinal de Tencin, et que ce malheureux a travaillé au Journal Chrétien pour entrer à l’Académie par la protection de la reine »…

Il s’éteint en mars 1770.

L’abbé Trublet s’est aussi essayé au théâtre, mais aucune pièce de lui ne sera jamais publiée ou jouée.

Chateaubriand n’aura qu’un segment de phrase pour lui dans ses Mémoires : « […] l’abbé Trublet, dont Voltaire a ri : […] » !

 

Bibliographie indicative

 

Wladimir Berelowitch, ‎Michel Porret, Réseaux de l’esprit en Europe: des lumières au XIXe siècle : actes …, 2009

Bernard, Albert, Le sermon au XVIIIe siècle, Paris, 1901.

Jacquard, Jean, L’abbé Trublet, critique et moraliste, Paris, 1926.

Jacquard, Jean, La correspondance de l’abbé Trublet, Paris, 1926.

Correspondance passive de Formey: lettres adressées à Jean-Henri-Samuel Formey (1739-1770), Antoine-Claude Briasson, Jean-Henri-Samuel Formey, Nicolas-Charles-Joseph Trublet (Abbé), éd. Par M. Fontius, Champion, 1996.

 


[1] Juilly est le plus célèbre collège des oratoriens et a vu passer dans ses classes des générations de futures célébrités comme par exemple les frères Montesquieu ou Bonald et des contemporains aussi divers que Jean Fourastier, Claude Brasseur, Philippe Noiret, Jean-Jacques Debout, Jacques Mesrine, Michel Polnareff …

[2] « […] je peux vous déclarer à la franquette ce que je pense de l’entreprise que vous formez d’habiller Montaigne à la moderne, changeant sa fraise en tour de cou, son pourpoint aiguilleté en habit à paniers, son grand chapeau en pain de sucre en petit fin castor de la hauteur de quatre doigts etc. »

 

Tous droits réservés François Labbé.

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