La citadelle Vauban : le château en 1710

La fin de l’Indépendance bretonne, entérinée en 1532, fait du château de Brest une forteresse française. Modernisée, elle connaît l’épreuve du feu lors des guerres de religion. Le ralliement à la cause d’Henri IV vaut à Brest la reconnaissance par le roi qui accorde aux brestois le droit de bourgeoisie. Brest devient une ville ! L’extension des défenses du château s’est accompagné de la destruction du faubourg originel. Entre-temps la ville close s’est peu à peu vidée de ses habitants. Les habitations cèdent la place à des casernes afin de loger la garnison. A la fin du XVIe, la ville de Brest est sortie du château.

Les quatre angles de l’enceinte sont désormais renforcées par de nouvelles fortifications, avec terrasses et embrasures : les tours madeleine, française et de Brest. Le nouveau bastion, dit Sourdéac englobe les tours du Donjon.

Lorsque Vauban arrive à Brest en 1683 sur ordre du roi, la ville a déjà bien changé. En 1631, le cardinal de Richelieu a retenu le site de Brest pour y crée l’un des ports de guerre de la marine royale. Ce choix s’accompagne dès 1669 de la construction d’un arsenal sous l’impulsion de Colbert.

Pour Vauban, le château est un élément essentiel de la défense du port du Ponant. Il va développer les fortifications face à la ville et face à une menace terrestre après le débarquement de l’ennemi : un large front bastionné protège le rempart du château. Il renforce considérablement les courtine de ce dernier (certaines passent de 4 à 19 mètres d’épaisseur !) et crée la plate-forme du donjon pour l’artillerie, capable de recevoir 20 canons. Il installe également une batterie à l’embouchure de la Penfeld.

Séquence présentée dans le cadre de la mise en ligne de cinq modules 3D
sur l’évolution architecturale du château de Brest

Construit sur un éperon rocheux à l’embouchure de la rivière Penfeld , le château domine la mer. Depuis le site on surveille parfaitement l’embouchure de la rade et le goulet vers la pleine mer et bien sûr la Penfeld. Cette situation géographique particulière confère au site une position stratégique majeure. Au fil des siècles, l’architecture du château sera adaptée pour répondre à l’évolution des techniques de siège et de l’armement, visant à se prémunir de deux types d’attaques : terrestre et maritime. En 17 siècles d’histoire, le château ne sera jamais pris par la force.

Cinq modules en 3D retracent l’évolution architecturale du site aux moments clés de l’histoire de Brest. Ces animations, avec leur part d’interprétation*, permettent d’observer les états successifs du monument.
Chacun peut donc comprendre comment l’antique castellum gallo-romain devint une ville fortifiée avant d’être château ducal ; l’occupation anglaise lors de la guerre de Cent Ans ; la résidence aménagée pour accueillir la duchesse Anne; la physionomie lors des guerres de religion ; les transformations sous Vauban pour s’adapter à l’art de la défense.
Un aperçu captivant avant la présentation du nouveau film du musée national de la Marine de Brest.

*Ces séquences ont été réalisées par Thierry Le Masson de la cellule photographique et audiovisuelle régionale d’après les travaux de Jean-Michel Simon et des historiens Jean-Yves Besselièvre et Alain Boulaire.